Délit d’initiée !

Parce que ces trois livres superbes, très différents et passionnants n’ont pour moi pas la même résonance que d’autres, étant donné mes liens personnels avec l’auteur ou le sujet:), avec l’éditeur – Glénat – qui a publié quatre de mes ouvrages… j’ai opté pour une autre approche. Je rêverais qu’un jour on me demande « Qu’aimerais-tu que l’on dise de ton livre ? » plutôt que de recopier le communiqué de presse à l’infini. Et aussi… « En quoi ce livre te ressemble ?  » Alors voilà, je l’ai fait pour eux dans mon blog qui m’offre cette liberté.

Monica, qu’aimerais-tu que l’on dise de ton livre ?

C’est un livre qui vient vraiment du cœur et du vécu et qui entraine le lecteur hors du cadre. Avec Cédric – lui avec ses mots, moi avec mes images – on a essayé de faire un livre ouvert à l’imaginaire et à l’interprétation de chacun, à géométrie variable, avec plusieurs entrées, selon sa sensibilité. Il existe une vraie symbiose entre le texte et les images. On partage cette même approche de la nature, c’est important. On a fait en sorte que rien ne soit figé. On n’est pas dans un style de photos d’une nature carte postale qui ne me passionne pas. Il existe un point d’approche avec le réel mais le reste est onirique, enfantin. Il y a toujours un endroit où l’imagination s’envole. Le but n’est pas juste de faire un beau livre de montagne et de nature. Le texte ne s’effleure pas. Il faut se poser pour le lire. Quant à moi, il faut qu’il y ait cette dimension sensible et poétique qui dépasse l’esthétique de la photo, sinon je m’ennuie !

Double page avec haïku de Monica
Monica Dalmasso © Dan Ferrer

En quoi ce livre te ressemble ?

Il est rebelle, sans beaucoup de concessions, de conventions, de catégories, plus transversal. On a du mal à l’étiqueter ! Il va chatouiller des émotions mais ne délivre pas de leçons, c’est ce qui me plait dans l’art en général. La volonté de se faufiler entre les mèches du vent, de disparaître, de se faire le plus petit possible. Quand je fais des photos, je disparais, je m’efface. Et là dans ce livre je n’avais pas non plus envie qu’on parle de moi. Je voulais garder le cap. J’aime beaucoup les haïkus qui te poussent à aller à l’essentiel. Trouver les mots m’aident à mieux comprendre les images. Ce minimalisme oblige à une synthèse inouïe. https://www.monicadalmasso.com/

Lucy qu’aimerais-tu que l’on dise de ton livre ?

Il s’agit d’un livre humain qui va au-delà du sport. Il sort aussi de la catégorie « beau livre de montagne » à placer sur la table du salon! J’aimerais que l’on essaie de comprendre chaque femme qui a partagé son histoire dans ces pages, comment le ski a déterminé leur trajectoire dans la vie, comment il les a façonnées en tant qu’être humain. Il y a une profondeur derrière chacune et on ne doit pas s’arrêter à leur palmarès. Ce livre est différent des autres sur ce sujet. Je n’avais pas envie de mettre en valeur que des championnes mais d’inclure dans cette communauté des femmes du monde du ski d’autres profils et plusieurs disciplines, des personnalités inspirantes qui avaient des choses à dire, J’ai souhaité ainsi montrer par ces différentes facettes tout ce que ce sport pouvait nous apporter en tant que femme. Cela dit, ce livre ne s’adresse pas seulement aux femmes. Pourquoi les femmes seraient inspirées par les hommes et pas l’inverse ? Ce sont autant de parcours, parfois semés d’embûches, qui montrent que l’on peut y arriver si l’on en a l’envie. Les valeurs du sport sont hyper importantes pour le développement personnel. Elles peuvent sauver de beaucoup de fractures de la vie, d’un deuil, d’une expérience traumatique, d’un manque de confiance en soi… Chacune de ces femmes gèrent les risques en permanence, elles mettent leur vie en jeu, ce qui les pousse un autre niveau de conscience dans leur être.

Une double page du livre
Lucy Paltz ©DR

En quoi ce livre te ressemble?

Personnellement je suis portée par cette approche dans ma vie et c’est ce que j’ai eu envie de transmettre en dehors du pur bonheur de la pratique que je ressens évidemment ! Ce livre est en parfait accord avec ma personnalité même si je suis plus snowboardeuse que skieuse ! Je me retrouve dans beaucoup de parcours ce qui m’a permis d’écrire à la première personne ces portraits en étant plus légitime pour me glisser dans leur peau. Ce challenge a pu fonctionner car ce monde est le mien en fait. Le sport me révèle à moi-même. C’est quand je suis en montagne que je me sens vivante. https://lucypaltz.com/

Thierry, qu’ aimerais-tu que l’on dise de ce second livre consacré à ton art ?

Tu sais, j’ai horreur de me mettre en avant ! Déjà la couverture est belle et c’est une photo de mon amoureuse en plus (mais bon, c’est privé !)… La maquette me plait beaucoup, le choix de la police, tout est hyper pertinent. L’auteur, Jean-Louis Roux, était libre, évidemment et le texte me correspond vraiment, sa vision de mon travail me plait. Les dessins libres que je n’expose jamais et qui diffèrent complètement de mes esquisses préalables aux sculptures, finalement, je suis heureux qu’ils soient présents dans mon livre.

Double page avec les sculptures de Thierry photographiées par lui, comme toutes celles du livre. Il est le meilleur photographe de ses œuvres .
Thierry Martenon ©Monica Dalmasso

En quoi ce livre te ressemble ?

J’ai laissé carte blanche, je préférais être surpris par tout le contenu. Faire des livres n’est pas mon métier. C’est bien d’avoir un regard neuf. Il y a des œuvres que je n’aurais pas mises parce que je les ai trop vues. C’est un jugement personnel et finalement j’avais tort sans doute de les exclure du livre. Je connais trop mon travail et je ne suis pas le meilleur juge. Mais d’habitude je ne lâche pas les manettes, là j’ai fait confiance… pour des raisons personnelles! Ce qui me ressemble le plus c’est tout ce qui évoque la Chartreuse, cette atmosphère des photos de Fred Renaud, le côté monochrome, un peu fantomatique, ça me plait. Mon travail a du sens si je le fais ici et dans la grange de mes grands-parents. Cette évocation est importante. J’en prends conscience de plus en plus. Ici, où je vis et travaille en Chartreuse on est isolés, loin du tourisme. Je ne me vois pas faire la même chose à Chamonix ou Courchevel. Ce côté sauvage favorise la concentration. https://www.thierrymartenon.com/

Double page du livre de Thierry Martenon avec un de ses dessins libres.



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