Aux manettes de La Maison France 5, Stéphane Thébaut parraine et anime aussi, avec ferveur et générosité pendant trois jours, l’opération« Glisse en Coeur« depuis sa première édition en 2008. La 12e commence vendredi 22 mars et se poursuit tout le week-end au Grand-Bornand, avec un programme très fourni de festivités où courses de ski et concerts alternent. A côté de la réussite fulgurante de son magazine consacré à l’art de vivre, il y a la vie, tout simplement. Cet évènement caritatif, devenu numéro un de la montagne française, est dédié chaque année à de nouvelles associations oeuvrant pour l’enfance. Pour la deuxième année consécutive, Stéphane compose une équipe aux couleurs de La Maison France 5. Lui qui déborde d’enthousiasme dans tout ce qu’il entreprend vient ici en voisin, puisqu’il habite au bord du lac d’Annecy et fréquente assidûment La Clusaz, station proche du Grand Bornand. La montagne est son refuge, il ne saurait plus s’en passer.

Comment es-tu arrivé à cet univers de la maison ?
J’ai un papa qui est un grand bricoleur et mon ex-beau-père compagnon, tailleur de pierre et antiquaire. J’ai toujours baigné dans cet univers de l’habitat en m’y impliquant à titre personnel puisque j’ai fait des travaux avec eux et c’est toujours quelque chose qui m’a passionné. A tel point qu’à un moment donné, j’avais même proposé à France 3 une émission que j’avais baptisée « Toi toi mon toit », un clin d’œil à la chanson d’Elli Medeiros et France 3 m’avait dit que la maison n’était pas un sujet qui intéressait véritablement les télespectateurs… ce en quoi je pensais qu’ils faisaient une grossière erreur. À l’époque, le sujet faisait déjà des gros tirages dans la presse magazine. Et puis, par bonheur, j’ai été sollicité pour participer à un casting pour « la Maison France 5 » qui s’appelait alors « Question Maison » . Elle fonctionnait depuis ses débuts avec un binôme que la chaîne avait envie de remplacer par un animateur ou une animatrice qui puisse en prendre véritablement les commandes. Et par chance j’ai été sélectionné ! Ce qui fait qu’aujourd’hui j’ai le privilège de pouvoir exercer mon métier – la télévision – et de pouvoir y associer un sujet qui me passionne, l’habitat et l’architecture, donc de conjuguer mes passions. (Depuis 2003, il anime Question Maison sur France 5, devenu La Maison France 5 en 2010).
Qu’est ce qui t’anime encore après plus de mille émissions pour rester toujours aussi passionné aux commandes de La Maison France 5 ?
Et bien écoute je crois que tu as le même moteur que moi ! A chaque fois que l’on rentre dans une maison c’est une histoire différente, jamais l’une ne ressemble à l’autre, c’est le reflet du parcours de ses propriétaires, de leur famille, de leurs amis et c’est ça qui m’intéresse, de comprendre comment une maison fonctionne en lien avec la personnalité de ses habitants. Si je ne m’intéresse qu’à l’humain, j’y trouve mon compte, si je ne suis que dans la partie très technique, je pense qu’après plus de mille émissions je sais à peu près de quoi je parle et que les téléspectateurs aussi y trouvent leur compte. Ils se reconnaissent dans le parcours d’un tel ou d’une telle qui peut s’apparenter au leur ou au contraire leur donner des idées, susciter des envies. Alors voilà ce sont des histoires humaines qui sont intéressantes et si tu aimes les gens de manière générale, tu ne te lasses pas de faire ce genre d’émissions.
Et en plus il n’y a pas que des histoires de maisons en 90 minutes mais aussi des découvertes multiples dans chaque magazine…
Bien évidemment, il y a notamment cette rubrique consacrée aux artisans que l’on a mis en place depuis les débuts de l’émission en prenant comme point de départ avec mon associé Patrice Aroun nos souvenirs personnels. Quand on était à l’école et que l’on croisait les conseillers d’orientation, ils nous parlaient toujours des mêmes métiers dans la finance, la publicité, le marketing, la communication mais jamais d’un souffleur de verre ou d’un ébéniste. On nous disait plutôt « Si tu travailles mal à l’école et bien voilà tu feras un travail manuel « . Quelle idiotie sur le principe ! Nous avons voulu mettre en avant ces métiers nobles qui permettaient de gagner sa vie honnêtement, voir même très bien et il s’avère que l’on rencontre depuis cinq ans environ beaucoup de personnes en reconversion professionnelle vers quarante ans ou plus pour donner du sens à leur vie. Ce sont aussi ces histoires humaines qui nourrissent l’émission et nous aussi.

Tu consacres combien d’émissions par an à la montagne dans la Maison France 5 ?
La montagne était présente dès les débuts de l’émission. On a un magazine déjà un peu saisonnier donc elle s’impose. On va essayer d’apporter aux téléspectateurs un centre d’intérêt majeur en fonction des saisons et donc, dès que l’on s’approche de l’hiver, elle s’impose comme la neige pour donner aux gens envie d’aller faire un petit tour du côté des sommets et l’été on sera plus proche de la mer, du littoral et des plages…Et puis la montagne correspond à un attachement personnel puisque j’y vis ! Cela me semblait logique de montrer l’évolution qui peut exister aujourd’hui dans l’habitat de montagne. Encore une fois il ne s’agit pas d’ une révolution mais les choses ont bougé dans les matériaux, les couleurs, l’espace qui s’est décloisonné et s’ouvre largement sur l’extérieur avec des grandes baies vitrées grâce à des matériaux très techniques qui permettent une isolation thermique et phonique…

Parmi tes émissions en montagne, quel a été ton plus gros coup de cœur et pourquoi ?
Moi tu sais je suis très friand des maisons qui ont un aspect tout à fait classique et même ancestral comme une très vieille ferme bien rénovée avec un intérieur très moderne. Pour moi, voilà la parfaite réussite. Je suis fan effectivement des vieux chalets en madriers plus que de certaines maisons d’aujourd’hui. J’aime le côté authentique.
Le cœur de la maison pour toi, c’est la cuisine. En montagne comme ailleurs ? Et Pourquoi ? Parce que tu es épicurien dans l’âme ?
Ah ben oui ! (le cri du cœur !) C’est vraiment le lieu de partage, de convivialité, de chaleur… Pour moi, la cuisine idéale est vaste pour accueillir une belle cheminée avec un coin salon, un grand ilot central autour duquel on commence à prendre l’apéro et on ira jusqu’au désert puisque personne n’a envie de quitter la pièce. Chez moi c’est une cuisine ouverte où j’aime passer du temps avec ma famille et mes copains. On continue à communiquer tout le temps.

Toi qui est né dans les Côtes-d’Armor, qui est un homme de la mer, qui a ensuite habité à Paris, quand et pourquoi as-tu choisi de vivre les pieds dans l’eau du lac d’Annecy?
J’ai fait mon service militaire dans les chasseurs alpins à Annecy que j’ai découverte à cette occasion. Quant au ski, j’en ai fait à partir de quatre ans environ. Mes parents m’envoyaient régulièrement en colonie de vacances, j’étais fou de montagne et de cet univers totalement dépaysant pour moi quand je regardais ces grands massifs enneigés. Il y a treize ans quand je me suis posée la question d’où habiter pour trouver mon équilibre et me sentir bien la réponse ne s’est pas faite attendre! J’avais toujours rêvé d’éprouver la sensation de pouvoir rester et de ne pas me sentir obligé de rentre le dimanche soir…sur Paris ! Et en plus Annecy offre cette particularité d’allier la montagne et l’élément aquatique, le lac, qui est en face de chez moi. C’est juste parfait. Je suis en voyage cent soixante jours par an mais le reste du temps je le passe ici. Il n’y a pas un instant où je regrette ce choix. La première chose que je fais en rentrant de voyage, je me mets sur la terrasse, regarde le lac et pense à chaque fois « j’ai bien fait de partir ! ». Je ne suis ni un urbain ni un citadin . J’ai besoin d’avoir un terrain de jeu, la nature à proximité, de changer de décor en très peu de temps et c’est qu’ici j’ai tout ça. Et en plus ce n’est pas un désert culturel. Annecy vit les quatre saisons avec des activités différentes. Il y a aussi la proximité des grandes villes que ce soit Lyon, Genève ou Chambéry.
Ta montagne se situe où ? À La Clusaz dont tu es l’ambassadeur ?
Les parents de ma chérie ont un chalet là-haut alors j’y suis pratiquement tous les week-ends. Mais je suis ambassadeur d’ « In Annecy Mountains » . Cela englobe un territoire qui s’étend d’Annecy aux Aravis… du lac aux montagnes, de la ville aux stations. Je suis un fervent défenseur de La Clusaz, c’est vrai ! Une très belle station où tu pratiques un ski de grande qualité – ce n’est pas par hasard si beaucoup de champions ces dernières années sont issus de La Clusaz quelles que soient les disciplines sportives – et puis c’est une station qui n’a pas vendu son âme au diable, on ne se retrouve pas avec des grands immeubles, l’ambiance village subsiste malgré tout. Et il y a aussi la mentalité des commerçants qui ne calculent pas en fonction de la couleur de la carte bleue mais restent sensibles à ce que les gens ont dans le cœur. Si tu es quelqu’un qui a des vraies valeurs tu es le bienvenu, si tu penches du côté bling bling, passe ton chemin !
Comment vis-tu la montagne ?
Quand je suis ici le week-end en hiver, je me partage entre deux formes de ski différentes déjà. Du ski de piste le samedi en profitant du chassé croisé des vacanciers pour skier tranquillement et du ski de randonnée le dimanche où là je suis plus dans la contemplation effectivement, dans des grands champs enneigés. Et l’été, je marche à deux minutes de chez moi je suis en pleine montagne sur le mont Veyrier, sans aller loin. Ou je prends mon vélo, je vais dans les Bauges, c’est encore un autre décor complètement différent. C’est la nature qui a invité quelques personnes, avec parcimonie, à venir s’installer.
Quelle décoration de montagne tu privilégies?
J’aime les matériaux nobles et les tissus chaleureux hors clichés mais pour autant je ne veux pas rester dans une atmosphère assez « clinique », j’ai besoin d’un canapé très confortable, qui soit profond. Je n’ai pas besoin de lignes très contemporaines. J’ai vu des réalisations de chalets à la montagne où j’avais l’impression que si je fermais les baies vitrées j’étais à Ibiza. Pour moi la décoration est réussie lorsqu’elle reprend des codes régionaux plus ou moins. J’ai besoin de sentir un peu tout ça, des choses du cru, de retrouver de la poterie de montagne quand je suis dans un chalet.
Ton plus beau souvenir à la montagne ?
J’en ai plein ! Mes plus beaux souvenirs c’est quand je suis avec mes enfants et ma femme. C’est une famille recomposée qui est plutôt une réussite ! On a conscience tous les jours d’être des enfants gâtés de vivre ici. Tous les enfants aiment revenir à la maison. Et ce week-end pour « Glisse en cœur » dont je suis le parrain, trois sur quatre arrivent de Lyon y participer.

Glisse au Coeur, http://www.glisseencoeur.com , du 22 au 24 mars au Grand Bornand en Haute-Savoie (www.legrandbornand.com) – « La Maison France 5 », tous les vendredis à 20h50 nous propose ses découvertes d’une ville ou d’un territoire, à travers l’architecture, la décoration, l’artisanat local et la visite de lieux uniques.