
Ines de la Fressange dans sa dernière collection automne-hiver pour Uniqlo évoque ses souvenirs au Pays d’Enhaut et, plus précisément, ses noëls passés au Grand chalet de Balthus à Rossinière (voir article précédent). L’occasion pour moi d’évoquer cette région préservée et superbe et le Grand chalet, unique en son genre. Pour tout amoureux de sommets, le « Pays-d’Enhaut » s’apparente déjà à un nom rêvé pour évoquer les territoires montagneux. Et là, il s’agit bien d’une réalité !
Situé à mille mètres d’altitude dans le canton de Vaud en Suisse, au-dessus de Montreux, ce Pays-d’Enhaut réunit dans les Préalpes vaudoises trois communes : Château-d’Oex, Rossinière et Rougemont. Lorsqu’à Montreux, on grimpe dans le Golden Pass, l’adorable train suisse, débute un voyage enchanteur…Depuis I904, il dessert le Pays-d’Enhaut et ses ravissantes gares.

Nous sommes au cœur du magnifique Parc Naturel Régional Gruyères- Pays-d’Enhaut. Le paysage entretenu par une intense activité agricole n’a pas été sacrifié sur l’autel des sports de glisse. Ici, l’esprit de compétition consiste essentiellement à rivaliser d’efforts pour maintenir une belle qualité de vie. Celle-ci réside dans la sauvegarde de nombreuses richesses. La carte postale ne doit pas occulter la dynamique locale. Ici la vie se conjugue harmonieusement au passé, au présent et au futur. Même si le Pays-d’Enhaut reste un tout petit pays de quatre mille sept cents habitants qui ouvre une douce parenthèse dans le temps…
Cette région séduit par la quiétude et la beauté de ses paysages, ses traditions pérennes, l’accueil chaleureux de ses habitants – les Damounais – fiers de leurs racines et de leurs traditions, les richesses de ce patrimoine superbe, architectural notamment, jalousement entretenues. Ce petit coin de paradis encore méconnu a grandi avec sagesse à proximité de la célèbre station de Gstaad, à l’écoute de la modernité sans pour autant perdre son âme.

Après quelques visites trop courtes qui m’avaient juste permis d’apercevoir des merveilles de manière furtive… j’ai saisi l’opportunité d’y effectuer quelques repérages pour mon émission « la Vie de chalet » (Montagnetv)pour me conforter dans mes premières impressions…
Le 21 mars 2012 je poussais la grille du sublime Grand chalet pour ma première rencontre avec la gracile et délicieuse Setsuko Klossowska de Rola, veuve du peintre Balthus (né le 29 février 1908 à Paris, mort le 18 février 2001 à Rossinière). Ce qui pour moi concrétisait un rêve absolu rendu possible grâce à Jean-Pierre Neff, le syndic (notre maire en France) de Rossinière.
En passant en train devant la petite gare jouet de Rossinière, tous les visages se tournent pour apercevoir la magnifique bâtisse coiffée d’un toit recouvert de plus de deux cents mille tavillons (en Suisse on ne parle pas de tavaillons !)qui ressemble à une grosse carapace. Fascinant et mystérieux, le Grand chalet fut la dernière adresse du peintre Balthus et celle où il vécût le plus longtemps.
Lorsqu’on se promène dans le village de Rossinière, qui ne manque pourtant pas d’autres constructions remarquables en bois, parfois plus anciennes, dont certaines classées par les Monuments historiques (elles constituent l’identité majeure de tout le Pays-d’Enhaut), ce plus grand chalet de l’arc alpin demeure « le » lieu incontournable devant lequel on ne peut que tomber en pâmoison ! Tous les superlatifs sont au rendez-vous. Au gigantisme de la bâtisse et à sa splendeur dans les moindres détails s’ajoute le fait que l’on sait aussi, et cela participe à l’image mythique du lieu, que l’un de nos plus grands artistes modernes – Balthus – en a fait sa demeure et son atelier pendant vingt quatre ans. Il dira: « J’ai trouvé ici ma géométrie secrète ».

Propriété privée où vivent la Comtesse Setsuko Klossowska de Rola, veuve de Balthus, peintre elle-même et céramiste, qui travaille aussi actuellement sur la rédaction en japonais de son autobiogaphie, Harumi leur fille, dessinatrice de bijoux, d’objets et de meubles, son mari photographe Benoit Peverelli et leurs jeunes enfants, Sen (qui signifie l’homme de la montagne)et Mei (clarté), rejoints par Thadée Klossowski de Rola, écrivain à ses heures (fils cadet de Balthus, né de son mariage avec sa première femme Antoinette Von Wattenwyl) qui y a trouvé refuge après la disparition de son épouse Loulou de la Falaise, créatrice et muse d’Yves Saint Laurent. Sorte de phalanstère familial et feutré où chacun cultive son univers, a son propre atelier, le Grand chalet est un monde clos qui ne se visite évidemment pas.
Les habitants de Rossinière, les Pétolets et plus généralement les Damounais ont gardé le souvenir et parfois aussi la nostalgie des époques où, pension de famille très réputée et fréquentée par de nombreux touristes, il était un des pôles d’attraction et de vie de Rossinière. On venait aussi y prendre le thé. C’est ainsi que Balthus et son épouse Setsuko séjournant à Gstaad chez des amis l’ont découvert et en sont tombés amoureux.
Ce Grand chalet, classé monument historique d’importance nationale (au même titre que la cathédrale de Lausanne), déroule une belle histoire.

Au musée du Vieux Pays-d’Enhaut, à Château d’Oex, les dessins aquarellés d’Abram-David Pilet sont des documents précieux. Ils nous donnent notamment une vision exacte de Rossinière au XVIIIème siècle, c’est à dire à l’époque où le Grand Chalet fut construit en contre bas du village, près de la Sarine, le ruisseau et proche de belles prairies. Le musée évoque ensuite sa nouvelle vocation de pension de famille, de 1852 à 1977. L’époque d’Antoine Devenish, son dernier propriétaire, aidé dans sa mission par son associée, Miss Scott, une amie de la famille, gestionnaire hors pair et fin cordon bleu… a visiblement marqué les esprits des habitants.

Sébastien, l’un des trois enfants d’Antoine, photographe, qui a travaillé une quinzaine d’années avec Mike Horn (dabounais de cœur), moniteur de ski indépendant à ses heures et resté fidèle à Rossinière, conserve encore des souvenirs émus d’ambiance extrêmement festive et joyeuse de cette pension de famille où son père savait faire régner la bonne humeur, organisé des excursions, des chasses aux œufs ou des fêtes déguisées et allé skier avec ses clients.
Au départ on parlait de « La Grande maison ». « Pays-d’Enhaut, Lieux historique, lieux vivants », l’excellente revue locale, très documentée, qui a consacré une étude complète au Grand chalet dans son premier numéro, en donne l’explication : « Par chalet, on entendait à l’origine la cabane de vacher où l’on fabriquait le fromage, que la bâtisse soit en pierre ou en bois. C’est au cours du XIXè seulement que le vocable fut étendu de manière erronée, par des touristes, à des maisons d’habitation. »
Jean-Pierre Neff, maire de Rossinière, menuisier charpentier, passionné d’architecture vernaculaire, est le meilleur guide pour comprendre l’architecture cette bâtisse incroyable qui doit sa construction à Jean-David Henchoz (1712-1758) dans les années 1750. Richissime propriétaire, il occupait aussi les fonctions de juge, notaire, gouverneur, curial (secrétaire de justice) à l’époque de la domination bernoise.
Notable dans une région agricole, il a bâti sa fortune sur le négoce de fromages en gros et souhaitait avec le Grand Chalet posséder une maison dont les caves pourraient recevoir jusqu’à six cent meules. L’idée d’une coopérative avant l’heure en somme, comme elle existe aujourd’hui à l’Etivaz (au Pays-d’Enhaut), qui concentrerait le fruit du travail de ses fermiers et voisins pour être ensuite acheminé vers les marchands de Bulle mais aussi destiné à l’exportation via Vevey ou Lyon. C’est la raison pour laquelle, dès le départ, la bâtisse conçue pour héberger deux familles – d’où sa construction symétrique et surdimensionnée.
Le fameux « Grand chalet » explique Jean-Pierre Neff « n’est pas typique du Pays- d’Enhaut comme l’est dans notre village la Maison de la place, plus ancienne (1664). Il est de type bernois avec son toit à pans brisés couvert en tavillons. Il a nécessité des années de travaux et réquisitionné pratiquement tous les hommes du village. Malgré ses cent treize fenêtres, il est conçu à l’intérieur exactement comme un chalet traditionnel, autrement dit c’est comme s’il s’agissait de Legos, d’une superposition de huit ou dix chalets. Le bois massif donnait des contraintes de portée. A l’époque, on ne parlait pas d’architecte, ce sont des charpentiers qui bâtissaient, chacun avec leur style et les décorations en façade constituaient leur signature. Notamment dans celles des ailes du toit qui ici sont très travaillées. Cela n’a rien à voir avec le gigantisme de certains chalets d’aujourd’hui faits en béton et recouverts de bois, celui-ci est vraiment le chalet auto-porteur en madriers, entièrement constitué de poutres de bois qui provient en grande partie des forêts du revers à Rossinière (en Suisse on parle du revers et de l’adroit, en France de l’ubac au nord et l’adret le versant le plus ensoleillé). Le Grand Chalet, c’est mille mètres cubes de bois !
Il y a encore des doubles fenêtres, une extérieure, une intérieure. Et comme on construisait traditionnellement, elles sont plus grandes au rez qu’à l’étage. Nous avons tous les relevés des inscriptions de façade, il ne s’agit pas uniquement de versets bibliques mais beaucoup sont en lien avec Dieu et la religion.

Normalement on ne rentre pas par le nord comme c’est le cas ici mais par le sud ou les côtés. Jean-David Henchoz était très puissant, il possédait le tiers du village et voulait le montrer. Autrefois il y avait ici une ou deux familles comme la sienne et les autres. Les petits peuples pauvres s’étaient mis ensemble pour acheter des terres. »
Jean-Pierre Neff raconte avec une fierté très légitime que le musée de l’Habitat rural de Ballenberg dans l’Oberland bernois les sollicite régulièrement pour avoir des constructions de la région et qu’il se fait un plaisir de leur répondre : « Impossible, nous ici, on vit dedans ! ». Sur la façade du Grand chalet on peut lire : « 1754. C’est par le secours de Dieu que le sieur Jean-David Henchoz a fait bâtir cette maison…Veuille Dieu répandre Ta Bénédiction sur elle et sur celui qui est aujourd’hui le possesseur et sur ceux qui le seront par la suite… »
La suite on la connait, c’est la pension de famille so chic et british d’Antoine Devenish (qui lui-même succède en 1951 à deux autres propriétaires ) et puis l’époque Balthus lorsque le grand chalet redevient demeure privée en 1977.

La comtesse Setsuko Klossowski de Rola, japonaise, me raconte leur coup de foudre pour le Grand chalet lors de notre première rencontre pour mon émission « La vie de chalet » (lien en annexe). Elle s’est sentie « prise » par la bâtisse dès l’entrée dans ce couloir étroit et déjà très surprenant par rapport à la taille du bâtiment… « À la revue « Pays-d’Enhaut. Lieux historiques, Lieux vivants », elle confie: » je suis particulièrement sensible à la chaleur qui se dégage du bois. Au Japon, j’ai toujours vécu, comme mes ancêtres, dans une maison traditionnelle où tout est en bois. Quand vous rentrez dans une maison entièrement en bois, votre âme, même lointaine, est comme saisie par une rencontre invisible. Je l’ai fortement ressenti lorsque j’ai découvert le Grand Chalet. Je me suis immédiatement sentie chez moi. »

La majorité des meubles du Grand chalet, comme les poêles à catelles et décors peints, provient encore de l’hôtel d’Antoine Devenish. Les portes affichent toujours les numéros des chambres. Celle où séjourna Victor Hugo est devenue un salon. « Mon père a vendu le Grand chalet avec tout, explique Sébastien Devenish. Il y a une pièce remplie de pots de chambres décorés ! Dans le galetas(grenier), il y a plein de choses. Il a laissé aussi beaucoup de livres en anglais. Certains clients partaient avec des livres de la pension et revenaient avec d’autres. C’était une atmosphère très détendue et à la fin on était comme une grande famille. Mais lorsqu’il a vendu dans les années 70 les clients souhaitaient vraiment avoir une salle de bain. Pour lui cela aurait été impossible de rénover le Grand chalet en installant une salle de bain dans chaque chambre !»


Setsuko n’aime pas jeter les choses. L’espace immense du Grand chalet lui sert à attribuer une pièce à son bureau, une aux valises, une autre aux rubans qu’elle travaille comme il est de tradition au Japon, à la couture et à la broderie, une autre aux boites, une est dédiée à sa collection de poupées japonaises, une autre aux kimonos, la chambre de son petit fils était avant la pièce des plantes, etc… « Et finalement, avec nos chambres à tous, celles des petits enfants, des amis, du personnel, une chambre conservée comme à l’époque de l’hôtel, elle constate en riant « c’est assez rempli ! ».


Après avoir tenu le rôle de « garçon d’atelier » auprès de Balthus les dernières années de sa vie, comme elle se plait à le rappeler, Setsuko, curieuse de tout « comme une fillette de quinze ans » voyage beaucoup pour ses activités en faveur de l’Unesco (en 2005 a été nommée Artiste de l’Unesco pour la paix), pour la Fondation Balthus dont elle est présidente honoraire et pour ses propres expositions . L’âge semble n’avoir aucune emprise sur elle. Silhouette gracile toujours vêtue de l’un de ses ravissants kimonos dont elle possède une véritable collection, elle affiche une dignité remarquable, un sourire lumineux et très doux.

En face du grand Chalet se trouve l’ancien garage de la Pension de famille converti en atelier par Balthus. Il y passait ses journées et revenait au Grand chalet pour l’heure du thé, moment sacré d’échanges avec Setsuko et Harumi. Rien n’a bougé depuis sa disparition. Sanctuaire sur lequel veille jalousement Setsuko, il lui permet de venir régulièrement pour « respirer l’air de Balthus « . Setsuko explique « Balthus aura été au centre de ma vie, de mes pensées, de mes intérêts pendant près de quarante ans. Sans Balthus, le contact avec l’extérieur est plus direct, la réalité est mise à nu. Pourtant je me sens accompagnée, comme s’il continuait de me guider. »

A côté du Grand chalet, il y a une jolie bâtisse rouge, un ancien chalet dévolu jadis au tir lors des traditionnelles Abbayes, devenu écurie. Jusqu’à l’âge de sept ans Harumi, fille de Setsuko et Balthus, rêvait d’être palefrenier…elle s’est initiée à l’équitation au manège de Château-d’Oex et aime aujourd’hui parcourir la forêt à cheval. Cette annexe va devenir son second atelier plus lumineux. Celui du Grand chalet donne au nord sur le portail d’entrée. Il s’agit d’un véritable cabinet de curiosité, voulu comme tel. Ses créations multiples s’imprègnent de son environnement végétal et animal. Une magnifique photo de son père faite par Irving Penn (en 1948) introduit Balthus, un des peintres les plus énigmatiques… dans cet univers étrange. Comme s’il veillait sur elle…encourageait les créations de cette jeune femme autodidacte qui s’est révélée artiste, lui insufflait l’envie de poursuivre toujours ses recherches libres et audacieuses.

Au cœur du village de Rossinière, la Chapelle Balthus, en surplomb du jardin qui abrite sa tombe discrète, envahie par la végétation, a ouvert ses portes en 2009. Un espace intimiste, émouvant, conçu avec soin et qui retrace sa carrière. Plusieurs films documentaires passionnants (dont l’un de Wim Wenders, réalisateur de « Paris-Texas ») y sont projetés en continu et de multiples documents – livres, lettres ou photographies – ont été réunis par sa famille. La présence du peintre, très prégnante à Rossinière, se teinte ici d’un supplément d’âme.


A bientôt pour vous faire découvrir d’autres merveilles artistiques et patrimoniales dont chaque commune du Pays-d’Enhaut, berceau du papier découpé, regorge.

PAYS-D’ENHAUT RÉGION, ÉCONOMIE ET TOURISME, Château-d’Oex · Place du Village 6 · CH-1660 Château-d’Oex, Suisse · Tél. +41 (0)26 924 25 25 · https://www.chateau-doex.ch/fr/
Jack Varlet, photographe franc-comtois, m’a accompagnée au Pays-d’Enhaut pendant deux ans, chaque saison. Il a partagé mon coup de foudre pour cette région et mon enthousiasme pour toutes nos rencontres. Très amicalement il m’autorise à publier ses photos magnifiques faites en 2014. Je l’en remercie infiniment. http://www.jack-varlet.fr/
Site d’Harumi Klossowska de Rola qui crée actuellement du mobilier et des sculptures pour l’architecte d’intérieur Joseph Dirand: http://harumiklossowska.com/
« Regards de Setsuko ». Exposition de sculptures et céramiques de Setsuko Klossowska de Rola au Château de la Malmaison, du 9 octobre au 15 novembre 2021.

« Quelle plus belle rencontre que celle de Setsuko et de Joséphine, plus élégante, juste et pertinente… En cette maison de charme et raffinée, tant aimée de l’impératrice, l’œuvre subtile
et gracieuse de Setsuko, cette artiste céramiste à la réputation internationale, se découvre et se lit dans un dialogue de parfaite correspondance avec l’esprit des lieux. Les cerfs rappellent ceux
qui peuplaient jadis avec daims et daguets sous-bois et vallonnements du parc, les coupes portées par les mains dressées et ouvertes évoquent les corbeilles à cariatides du service précieux de l’Impératrice, les arbres font écho à son goût pour l’aménagement de ce lieu de délices, planté des plus rares essences du monde. Même le blanc des céramiques parle de cette
noble simplicité qu’appréciait tant Joséphine. Que chacun se laisse transporter avec délectation dans cet univers imaginaire et de rêveries auquel nous invite le talent unique et créatif de
Setsuko, comme à la recherche du temps passé de Malmaison. » (Elisabeth CAUDE, directrice du Service à Compétence Nationale des musées nationaux des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, de l’île d’Aix et de la Maison Bonaparte à Ajaccio)

Photo © Astier de Villatte / Chihiro OWAKI
« La vie de chalet » sur MontagneTV (dans sa première version) consacrée au Grand chalet de Balthus à Rossinière (épidode 57) https://www.youtube.com/watch?v=yu1Y-LrcAu8

Bonsoir Marie-Christine Très intéressant ton article sur cet extraordinaire chalet Curieusement il y a aujourd’hui un tres long article sur le chalet et sur Hiromi dans le supplément du Financial Times. Veux-tu que je te le garde? Bises
Catherine Sent from my iPhone
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Pourrais je être invité une petite semaine, un poète.
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