Les sites français du Patrimoine Mondial, une nouvelle édition du Guide Vert

Au nombre de quarante-neuf actuellement, les prestigieux sites français inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco font l’objet d’une nouvelle édition du Guide Vert, passionnante, éditée par Michelin en collaboration avec l’Association des biens français du patrimoine mondial. Autant d’idées de voyages et de visites. Certaines de ces merveilles nous rapprochent des montagnes  !

C’est à la maison de l’Unesco qu’a eu lieu cette semaine la présentation du Guide Vert. Ce gigantesque bâtiment en forme d’étoile à trois branches de la Place de Fontenoy, dans le 7ème arrondissement de Paris, inauguré en 1958 est signé de deux grands architectes : le Français Bernard Zehrfuss, l’Américain Marcel Breuer (auquel on doit la station de Flaine) et d’un ingénieur Italien Pier Luigi Nervi, célèbre pour ses inventions, dans le domaine du béton armé notamment.

Avant le début de la conférence tout le monde prenait des photos des vues magnifiques du 7ème étage du bâtiment sur l’École militaire, les œuvres d’art des jardins de l’Unesco…où l’on découvre aussi les patios conçus par l’architecte paysagiste brésilien Roberto Burle Marx créés entre 1963 et 1964, creusés dans le sol et qui accueillent d’autres bureaux…

Ce copieux Guide Vert de 586 pages, entièrement revu et corrigé par rapport aux premières éditions, se trouve enrichie d’informations touristiques concernant chaque région où se situe le site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Il propose aussi les coups de cœur de la rédaction, des itinéraires thématiques ainsi qu’une sélection d’activités pour les 6-14 ans (« Nos spots en famille »). Un encadré intitulé « Patrimoine mondial » explique de façon très pédagogique les raisons de l’inscription du site. Et enfin, une carte détachable permet de visualiser l’ensemble des sites et complète la cinquantaine de cartes et plans du guide.

L’ouvrage comporte quatre sections qui regroupent les catégories d’inscriptions au Patrimoine mondial de l’Unesco (L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) : Monuments et ensembles (comme Arc-et-Senans et Salins-les-Bains, situés dans le massif du Jura en Franche-Comté), Villes et centres historiques (telle que Vichy en Auvergne, inscrite en 2021, qui fait partie du Bien en série transnational « Les grandes villes d’eaux d’Europe »), les Paysages culturels (telles que « Causses et Cévennes, paysage culturel de l’agropastoralisme méditerranéen), Biens en séries (parmi lesquels les sites palafittiques préhistoriques alpins des lacs du Bourget, d’Aiguebelette en Savoie, d’Annecy et de la rive française du lac Léman en Haute-Savoie, les fortifications de Vauban ou bien encore l’œuvre architecturale de le Corbusier…) et enfin Biens naturels et biens mixtes dont font partie, par exemple, la Chaine des Puys et la faille de Limagne, haut lieu tectonique.

L’inscription, bien sûr, favorise l’attractivité du lieu (30% environ en plus) mais il faut se donner les moyens de la faire vivre car elle n’est pas attribuée à vie. Tout dépend aussi de l’énergie du territoire et de son implication qui doit être importante. L’Unesco évalue le plan de gestion du site de chaque candidat par rapport au flux de touristes et les risques qui en découlent pour la pérennité du lieu. Il faut pouvoir apporter des garanties dans le temps pour échapper au sort peu enviable de Venise par exemple.
Le but n’est pas d’engendrer indirectement la destruction du site ! Si elle apporte un prestige certain, l’inscription peut surtout déclencher des dynamiques territoriales, transformer des modèles économiques, créer des opportunités multiples, notamment en termes d’aides financières extérieures (l’Unesco il est bon de le rappeler, ne délivre aucun chèque aux heureux élus), etc. La cible souhaitée n’est pas forcément le tourisme mais l’impact local.

Qui sera le 50ème inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ? Le mystère reste entier ! Pourquoi pas le paysage du Mont-Blanc ? On en parle depuis très longtemps. Initiée par Chamonix en 2017, et soutenue par les collectivités des trois versants du Mont-Blanc et les gouvernements français, italiens et suisses, la candidature est en préparation pour engager l’inscription du Paysage du Mont-Blanc sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO au titre de « Paysage culturel ». Chamoniards, valdotains et valaisans y travaillent car « pour rentrer dans les clous » l’exercice est terriblement compliqué ! Comme le précisait Bernard Debarbieux en présentant son livre « l’Unesco au Mont-Blanc » (Éditions Paulsen Guérin). Il faut trouver les arguments pour convaincre. Dans ce cas précis, les porteurs de projets n’ont pas besoin de cette inscription pour amener du monde sur un site déjà trop fréquenté. La gestion du flux touristique fait partie de leurs préoccupations depuis des années. Ils voient davantage en elle « un levier d’action pour repenser la protection du massif du Mont-Blanc ». Tout le monde en rêve!

Les sites français du Patrimoine mondial, Michelin éditions, 586 pages, 14,90€

L’Association des biens français du patrimoine mondial : www.assofrance-patrimoinemondial.org

La France est l’un des premiers États à avoir ratifié la Convention du patrimoine mondial et le nombre de biens inscrits sur son territoire la place aujourd’hui au 4ème rang mondial des pays les plus dotés. « L’UNESCO encourage l’identification, la protection et la préservation du patrimoine culturel et naturel à travers le monde, considéré comme ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité. Cela fait l’objet d’un traité international intitulé Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adopté par l’UNESCO en 1972. La France a ratifié cette Convention en 1975 et compte aujourd’hui parmi les pays les plus dotés au monde en termes de biens inscrits (…) Chacun des biens français qui figure sur la Liste du patrimoine mondial a été inscrit en raison de sa valeur universelle exceptionnelle. La valeur universelle exceptionnelle est le concept qui fonde le patrimoine mondial. »

Lire aussi, concernant le Mont-Blanc : « L’Unesco au Mont-Blanc » de Bernard Debarbieux (Éditions Paulsen Guérin, janvier 2020) et consulter https://www.espace-mont-blanc.com/dossier-unesco pour suivre l’historique du dossier et en connaître les différents paramètres. « L’inscription du Mont-Blanc au titre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO ) viendrait consolider la cohérence du parcours de coopération trinationale que les territoires ont construit pour préserver et garantir la transmission d’un héritage exceptionnel. »

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